Après avoir su que j’étais parti en moto vers Siem Reap, certains doivent se demander combien coûte l’essence cambodgienne. Par contre, la vraie question que l’on doit se poser ne concerne pas le prix de l’essence, mais plutôt l’endroit où on se la procure. Sur la route vers Siem Reap, nous avons commencé à manquer autant de gaz que de poste d’essence. Pas affolés pour deux cennes, nous nous sommes arrêtés à la première cabane face à laquelle reposaient des bouteilles de Coke remplies de liquide jaunâtre.
Après avoir exhibé deux billets de un dollars US (oui, le billet vert est la monnaie la plus utilisée au Cambodge !), la gentil monsieur tenant ce poste d’essence de campagne a rempli nos motos au bouchon. Vingt minutes plus tard, notre gage à gaz indiquait une fois de plus que notre tank était vide. Après une brève discussion à 75 km à l’heure avec Richard, nous avons convenu que le boss du gaz bar nous avait vendu un carburant de fortune, correspondant à la qualité de son établissement.
Arrivés à Siem Reap, nous avons rapidement constaté que le pneu avant de la moto de Richard n’avait pas trouvé le moyen de résister au poids de sa puissante musculature. La roue était aussi molle qu’une bedaine québécoise (pas celle de Richard, car il est rendu presque aussi athlétique que moi !). Après avoir trouvé de l’air à rabais (50 cents, pour un touriste canadien), nous n’avons eu d’autre choix que de faire une pause dans un garage de fortune. Deux piastres plus tard pour réparer la crevaison, on espérait que le tout tiendrait mieux que le gaz acheté la veille.
Ah, pis j’oubliais : le premier matin de notre visite des temples, nous avons vus des motos sur le bord de la route, prêtes à être louées. L’histoire ne dit pas à quel prix, mais si on considère qu’un vélo électrique coûte 10$ par jour, j’estime que la moto doit en coûter au moins 20-25. En plus d’avoir sauvé de l’argent (on a payé 5$ par jour), j’ai le bénéfice de voyager léger avec une quantité réduite de bobettes !