Juillet 2020. Plus brillant que tout le monde, je pèse sur « Enter », assumant pleinement les billets aller-simple que je viens d’acheter en direction pour Tokyo. Malade, vous dîtes ? Confiant, je me dis qu’en huit mois, nous pourrons de nouveau voyager. C’était une erreur de plus à ajouter à ma lourde liste comptabilisée depuis la fois où je me suis ramassé dans un hôtel de passes à Bangkok.

Un an et quart plus tard, je suis au volant d’un Toyota Highlander 2021. J’ai encore ma vieille Civic 2012, mais moyennant une rondelette somme gonflée par l’inflation touristique intra-canadienne, j’ai pu louer ce rutilant véhicule pour deux semaines. « Regarde à gauche », me lance ma mère alors que mon co-pilote de père ronfle à moitié à ma droite et que Julie fait rire Marine derrière-moi.

Ouais, ben désolé mais la courbe est raide un peu pis j’aime mieux regarder en avant que me garocher dans le ravin à ma droite. Marine me tire la langue dans le rétroviseur, Baby Shark joue non-stop dans le char. Je suis passé à travers toutes les versions de cette toune là depuis une semaine, pis étonnamment, je suis rendu à me dire que ça a sa place dans une discothèque. Je suis pas au Japon du tout, pas besoin de s’éterniser sur le pourquoi du comment.

Arrivé au truck stop, je check les sandwichs au thon à 7$. Claire et François, mon oncle et ma marraine qui ont accepté de nous suivre dans ce périple canadien, ont pas l’air de les trouver plus intéressants que Julie pis moi. Qu’à cela ne tienne, je me lance pis j’en prends un. La gastronomie du routard ne se réinvente jamais : c’est toujours ordinaire. Marine, du haut de ses deux ans, ne se gêne pas pour nous le faire savoir en recrachant systématiquement chacune des trois bouchées qu’elle a accepté de prendre.

Je reprend mon volant, passe devant le glacier de Columbia. Je regarde le paysage. Je trouve que j’ai fait mon petit fraichier de snob avec les rocheuses canadiennes pendant trop d’années. Je prends un beau petit respire. Je regarde encore. J’apprécie une des routes les plus impressionnantes de ma vie.

Très heureux d’avoir de vos nouvelles et de vous voir mordre, avec toute l’intensité qui anime toujours votre route, dans la vie post-pandémique. De plus, vos images me rappellent de beaux souvenirs de voyage dans ces régions montagneuses à souhait. Bonne route et que le thon change de ton pour une gastronomie à l’image de ce que je vous sais rechercher. Les bons vins de la région sauront vous émerveiller.
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Merci Monsieur Therrien de votre suivi aussi assidu qu’à l’habitude ! Au plaisir de vous revoir bientôt !
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