« Hey, Marine est-tu correcte pour aller au Machu Pichu ? ». Assis dans mon salon deux secondes après avoir payé billets d’avion, de train et de bus juste pour aller là, je me retourne vers Julie et lui demande « Hum, pourquoi ? ». Elle me répond que y’a des gens qui souffrent de l’altitude, là-bas. Les mains un peu moites, je mets à chercher sur Doctissimo pour voir ce que les matantes françaises en disent. Leur ton alarmiste ne me satisfait pas, ce qui m’amène à consulter le site de l’association américaine de pédiatrie. J’y apprends alors que Marine a une chance sur quatre d’avoir des symptômes du « mal de l’altitude ». En gros, elle risque d’être plus endormie.

Débarquant de l’avion à Cuzco, à 3400 mètres d’altitude, je fini de ramasser les bagages. Criss, je cours des marathons et c’est rendu que je cherche mon air en ramassant une valise. Je me retourne vers Julie. Marine dort dans ses bras. L’altitude venait de gagner son premier et dernier round.

En dehors de l’altitude, l’autre facteur à surveiller était la température. Même si, en février, l’été frappe le Péru, ça n’en fait pas pour autant une saison sèche. En fait, c’est au bout d’une journée à Cuzco que j’ai appris qu’on était en plein milieu de la saison des pluies. Un chauffeur de taxi, vigilant, m’informe qu’une montée soudaine des eaux a failli couper la route au train vers le Machu Picchu. Et ce, la semaine passée.

« Ciboire, ça ferait une maudite belle histoire à raconter, d’être ici et de pas pouvoir y aller ! », m’exclamais-je tout en sortant du bain. Au même moment, de minuscules petites étoiles ont parsemé mon champ de vision, témoins d’un exercice cérébral douteux et non nécessaire en altitude. Quelques secondes plus tard, le tonnerre s’est mis à rugir. Et le ciel a crevé brusquement ses eaux sur notre première nuit en saison des pluies, soulignant l’incertitude des jours à venir.
