Après 7 jours passés en Chine, et surtout après avoir expérimenté certains problèmes communicationnels, j’ai appris à baragouiner un peu de mandarin. Je fais mon smatte, mais en réalité, je connais environ 20 mots que j’utilise pour faire comprendre mes besoins les plus essentiels : manger et boire. Je sais maintenant dire « bière », « alcool local », « riz », « nouilles de riz » « pas beaucoup piquant », « moyen piquant » et « beaucoup piquant ».
Je sais aussi dire « combien ça coûte ». Mais je suis un peu mal pris, parce que j’arrive jamais à comprendre le prix qui m’est donné ! Ah, j’oubliais : le signe pour le chiffre « six », en chinois, est celui du pouce et du petit doigt ouverts comme si on parlait au téléphone avec la main !
À Baisha, un tout petit village du Yunnan, j’ai pas eu besoin d’utiliser longtemps les signes. En entrant dans un petit resto au allures hipster localisé par l’œil aguerri de Julie, je m’adresse au jeune blanc qui a l’air de tenir la place. Je dis « jeune », parce qu’il ses traits de jeune adulte ne laissent pas présager ses 40 ans. Après avoir échangé quelques phrases, mon oreille experte me fait dire « Viens-tu du Québec ? ».
Voilà ! Sébastien est en Chine depuis six ans. Si je me souviens bien, il affirme n’avoir croisé que 2-3 québécois depuis son arrivée (nous, c’est le premier qu’on voyait !). Récemment, avec sa petite Mathilda (4 ans) et sa femme, il a ouvert un petit resto dans un village reculé. Comme Mathilda, Sébastien est un rêveur. Il rêve de voir les chinois se ruer sur les excellentes bières de micro-brasserie qu’il importe manuellement d’Hong Kong. Il rêve aussi à sa prochaine barre de chocolat Aero (en Chine, c’est introuvable !). Il rêve peut-être même d’un retour au Canada, dans quelques années, avec sa petite famille.
Sébastien est un rêveur. Il ne le sait peut-être pas, mais ça prend du chien, pour ouvrir un bar à Baisha. Et pour conserver ce regard de kid dans la vingtaine.
Jean-Fred, je t’ai tu déjà dit que tu aurais fait un bon candidat pour la Course Destination Monde à Radio- Canada. Les 40 ans et moins n’ont sûrement aucune idée de quoi je parle…..
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