J’ai été mis en contact avec la bia hoi pour la première fois à Hanoi. Après un vol de 2 heures en provenance de Saigon, nous nous somme retrouvés dans la capitale nord-vietnamienne de Hanoi, sans vraiment m’attendre à la fraîcheur ambiante. Ici, il fait 20 degrés de moins que dans la ville des néons d’où nous arrivons. Après avoir rapidement arpenté les petites rues de Hanoi, mon coeur et mon corps avaient besoin de se réchauffer au goût d’un éthylique breuvage.
J’avais lu sur la bière fraîche (bia hoi) avant d’arriver dans le nord du Vietnam. Ce nectar asiatique, contenant moins de 3 % d’alcool, est quotidiennement produit et livré à 3 000 micros bars éparpillés à travers Hanoi. Elle ne subit pas de contrôle sanitaire et n’est également pas conditionnée. Comme la Chang thaïlandaise, il est difficile d’établir son véritable taux d’alcool. Moins goûteuse que son embouteillée cousine de la Thaïlande, elle se différencie par son caratère rafraîchissant.
C’est en effet rafraîchissant de voir le gros baril directement installé dans la rue. On se demande comment la bière fait pour demeurer froide et pour mousser. Plusieurs personnes de mon entourage habituel douteraient probablement de la stérilité des verres, lavés dans un grand bac d’eau locale non purifiée. Ces verres, tous mouillés mais sans savon, sont par la suite confortablement installés dans un rack pour y être égoutés à l’air libre.
C’est rafraîchissant de voir qu’il ne faut pas 5 minutes à ces verres pour être utilités de nouveau. Les jeunes serveurs d’environ 16 ans les remplissent effectivement avec une rapidité certaine, usant d’un long tube et de la gravité pour y verser le doré liquide. Julie et moi, on se disait que les boyaux de bière des bars québécois devaient pas être changés ben ben souvent, et étaient de surcroît probablement plus dégueulasses que celui de la bia hoi.
Heureux d’ennivrer la clientèle locale, ces jeunots en profitent aussi pour s’arroser de la bia hoi comme un gars de Jonquière le ferait avec un boyaux d’arrosage, un jour d’été. Leur linge doit sentir le sacrement à la fin de la soirée, mais c’est rafraîchissant aussi de les voir aller, non ? En passant, après deux jours à en consommer passablement, personne n’a été malade !