C’était un bel après-midi rajasthanien (ça se dit tu ?). Julie et moi, on marchait dans la ville d’Udaipur. On profitait du fait qu’on allait être pour la première fois arrêtés dans la même ville pour trois jours. Alors qu’on marchait tranquillement dans les très larges rues de trois mètres, un fou furieux avec sa masse s’est mis à varger dans l’asphalte, lui créant une plaie béante en forme de rond. Interloqué, j’ai accéléré le pas, m’assurant que Julie faisait aussi de même.
Quel twit je suis ! Le pauvre était en train de faire un trou pour monter un énorme mât habillé de foin et de bois les plus secs. Pis des pétards, par dessus ça ! Tout était prêt pour un feu de la St-Jean indien : c’était la veille de Holi, le festival indien des couleurs ! Des arbres du genre, il y en avait partout à travers la ville, tous plus près des habitations et du réseau électrique les uns que les autres.
Sur la gauche, on voit le sapin magique
Il faut dire que comme la St-Jean, Holi commence la veille. Pour une fois, les indiens boivent, et ils le font jusqu’à plus soif. Un énorme rassemblement se fait au centre de la ville : tout le monde ris, certains pètes, et d’autres allument des cigarettes. C’est le gros party, qui culmine au moment où, sur un rythme métronomique, les arbres de joie se mettent à péter les uns après les autres. Du bout de la ville jusqu’à son centre. Ça fait tout un barda et, contraitement au Québec, y’a pas 1000 pompiers accotés sur des extincteurs qui sont là au cas où.
Le lendemain, la folie s’accentue. Les indiens sortent la poudre de couleur, s’en mettent mutuellement de la face, créant des arc-en-ciel déambulants partout dans la ville. Combattant aguerri, je nous ai créé un petit arsenal pour faire face à l’adversité. Lance à eau, sac de poudre, vêtements à jeter : 12 $. Julie s’est mise un beau turban autour des cheveux pour les protéger, tellement le stuff indien tache !
Ayant créé une armure de plastique et de tape à mon kodak, j’étais prêt. Julie et moi nous sommes élancés dans la ville. Mon armure immaculée ne l’est demeurée que trente secondes. En un rien de temps, Julie et moi nous sommes retrouvés aussi colorés que le drapeau du Village. Deux heures plus tard, un jeune guerrier de 4 ans avait réussi à me subtiliser ma lance à eau, de son regard enfantin. La face pleine de poudre (non, non, on a pas pris de drogue !), les vêtements tâchés et trempés, nous nous sommes dirigés vers le premier resto ouvert. Happy holi !