Sortir de la Palestine a été plus compliqué que d’y entrer. Et surtout, que d’y rester. Si près, et si loin en même temps d’Israël. Une semaine n’aura pas été suffisante pour comprendre l’incompréhensible. Mais assez pour en avoir une idée. Notre expérience au Jalameh checkpoint en est un bon exemple.
Il est 14h quand nous arrivons au checkpoint le plus au Nord de la Palestine, pour rejoindre, Nazareth, ville d’origine de Joseph et Marie (et un peu de Jésus, si on y pense !). Un jeune flot nous cris après que le checkpoint pédestre est fermé. Blanc-bec que je suis et habitué à différents scams internationaux, je continue mon chemin jusqu’à la gate. Barrée. Fermement.
Julie et moi rebroussons chemin. Le flot nous sourit. Avec le langage des signes international, dont je suis rendu un fier représentant, il nous explique. Pour passer le checkpoint, il faudra essayer d’embarquer dans un char. Faire la première expérience de pousse de Vinyle Mobile. Après 30 minutes d’essai, je demande à Julie de prendre la relève. Une femme enceinte va peut-être pogner plus que votre barbu blogueur. Mais non. Fuck off, je range les passeports.
Mais soudain, un char s’arrête. Deux belles dames musulmanes sortent du char et nous font signe de rentrer. Julie et moi on s’entasse, tant bien que mal, avec nos sacs par-dessus les genoux. Une dame prend le sac de Julie « Baby = no bag », lance-t-elle, regardant la forte protubérance ventrale de ma tendre conjointe.
Une heure de char plus tard, et après que le char eût été fouillé par des chiens, des soldats ainsi que leurs mitraillettes, on arrive à Nazareth. Les bons musulmans nous laissent dans leur ville : Nazareth, Israël. Et ils refusent toute contrepartie en échange de leur lift, gratuit.