« Qu’est-ce que vous êtes en train de faire ? », me demande-t-on alors que je m’affaire à payer mes deux gins tonics. Fadi, le responsable du guesthouse palestinien auquel nous logeons pour la deuxième fois en deux semaines, prend ma facture. Et refuse catégoriquement tout argent de ma part. En lisant ceci, vous pensez peut-être que c’est ça, l’accueil palestinien. Détrompez-vous : c’est encore mieux.
Fadi, c’est le genre de gars pour qui tout problème a sa solution. Ayant jaugé le type assez promptement lors de notre premier passage, je lui avais demandé s’il connaissait un obstétricien palestinien. Deux semaines plus tard, Julie, Marine et moi nous mettions sur notre 36 pour notre rendez-vous avec le Dr. Khayyat !
« Est-ce que j’ai mis du déodorisant, ou j’y ai juste pensé ? », dit Julie, en se sentant le dessous de bras. Ne la jugez pas, je suis pas mal certain que vous l’avez tous déjà fait ! Le Dr. Khayyat, du haut de ses 35 ans, nous reçoit, tout sourire. Après un examen de Julie (et de Marine, surtout, qui nous faisait des sourires à travers l’échographie !), il signe le papier demandé par Royal Jordanian. Six heures plus tard, la compagnie aérienne nous confirme que Julie pourra s’envoler.
Le lendemain, Julie et moi arrivons au bureau de poste de Jérusalem, deux minutes trop tard. Une dame israélienne est en train de verouiller la porte d’entrée, et tout indique qu’on ne pourra pas faire d’envoie postal avant notre départ du pays. Je re-vire de bord, tout penaud. La dame semble comprendre, et me lance au loin « How many stamps do you need ? », avant de rouvrir le bureau de poste, et servir votre dévoué touriste.
Au final, les israéliens et les palestiniens sont comme vous et moi. C’est du bon monde, qui connaissent mal leurs voisins.