Bangkok, premier matin 29 décembre 2014. Je viens de passer la nuit dans un hôtel pour clientèle gay recherchant une expérience proxénète. Comme vous le savez, tout ça se passe sans mon consentement. On m’a violé mon intégrité touristique, mais mon corps meurt d’envie de respirer l’air pollué de la capitale thaï. Saoul du jetlag, mon corps crie aussi famine. Et c’est ainsi que je me suis ramassé au fonds d’une ruelle, à manger le premier plat thaï qu’on a bien voulu me servir. Pour le lecteur averti, c’est une histoire connue. Mais c’était quand même comme ça que je me suis fait dépuceler la bouffe de rue.
Mon premier repas de bouffe de rue à vie
À ce moment là, je comprenais pas trop l’incidence que ce repas là aurait sur le reste de mes expériences de voyage :
- J’ai développé une passion pour la bouffe de rue. 2$ par repas, c’est la moitié du prix d’un café au royaume de Starbuck .
- Il faut parfois se laisser aller aux risques gastro-intestinaux pour profiter 100% des saveurs de la bouffe d’où on se trouve.
- Le plat était composé de holy basil. Aucune idée pourquoi, mais depuis ce repas, je suis physiquement incapable d’en manger.
Au gré d’un nombre limité de deux expériences gastro-intestinales mineures, j’ai appris à reconnaître ce que j’aimais, et ce que j’aimais moins :
- Ce que j’aime : citron, piquant, poisson, poulet, épicé (non, c’est pas la même chose que piquant)
- Ce que j’aime moins : souris (oui, j’en ai vu, mais pas mangé), nerfs, boulettes de viandes inconnues et, évidemment, holy basil.
Sukothaï soup, un de mes repas préférés en Asie
Quand je suis arrivé au Panama, j’ai profité de la première occasion que j’ai eue pour me pitcher en sauvage dans la bouffe de rue. Poisson, ceviche, bière :6$. Je me sentais tout d’un coup comme un astronaute qui prend sa première bouffée d’air frais depuis longtemps.
Manger « dans la rue » est vite devenu pour moi une passion que je vie à travers mes expériences de voyage. Confidence : mon choix de destination à travers le monde se base désormais sur les critères suivant :
- 70 % sur la qualité estimée de la bouffe de l’endroit où je vais
- 20% sur le dépaysement (comme voir des souris se faire manger par des humains)
- 9% sur la température estimée (oui, j’aime ça, quand il fait chaud)
- 1% seulement pour la sécurité des services de transport (oui, j’ai voyagé avec Golden Myanmar)
Bref, tout ça pour dire qu’en 2016, j’ai spécialement concocté un itinéraire spécifiquement pour bouffer, pis vous partager mes expériences. J’ai aussi pris une couple de capsules de ciproflaxacine avec moi, au cas où j’aurais envie de passer une heure de lunch sur les toilettes.