Cua est vietnamien. Il habite à HCMV mais pour lui, c’est Saigon. Dans les années 70, quand la guerre battait son plein, son père était chauffeur autour du Rex Hotel. Cua, lui, faisait comme les autres enfants du Saigon de l’époque, c’est à dire pas grand chose. Cua a 52 ans, mais il a l’air d’en avoir 62. Pour manger pis dormir, Cua conduit un scooter (Xe on) Honda orange. Cua parle un anglais (très) approximatif, ce qui lui permet de se distinguer des autres chauffeurs de Xe on et d’entrer en interaction avec les touristes pour essayer de faire un peu d’argent.
Cua est gentil, même s’il n’est pas toujours ponctuel. Quand un touriste québécois avajt décidé de l’embaucher pour une journée, Cua avajt promis d’être à son hôtel le lendemain à 08h30. Il est arrivé à 08h45, mais le touriste en question s’en foutait pas mal : il avait envie de passer une journée avec Cua.
Le touriste québécois savait pas trop ce qu’il ferait de sa journée avec Cua. Mais quand il a vu, écrit sur une affiche dine agence de voyage, le nom du temple Cao Dai, Cua a tout de suite accepté. Cua ne s’obstine jamais, contrairement au touriste québécois, qui le fait à l’occasion.
(…)il n’avait pas dit au touriste québécois que Cao Dai était à 100 km de Saigon.
Cua est aussi cachottier : il n’avait pas dit au touriste québécois que Cao Dai était à 100 km de Saigon. Mais au moins, Cua respecte les limites de vitesse et roule en moyenne 33 km par heure, dans le trafic infernal de la ville.
Chauffeur aguerri, Cua à rarement faim et le bois tout aussi rarement. Contrairement au touriste québécois, qui a toujours le goût de manger. Mais pour un chauffeur, c’est une belle qualité, n’est ce pas ?
Sur certains points, Cua ressemble beaucoup au touriste québécois. Il est aventureux, et ne se gêne pas pour prendre une route de campagne qu’il ne connait pas. Cua n’est également pas nerveux. Comme la fois où il a fait une crevaison sur le chemin de campagne qu’il n’a pas emprunté depuis 2 ans, avec le touriste québécois à son bord.
(…) il a promis au touriste québécois qu’il reviendrait le chercher, sur le chemin de campagne où il l’avait laissé. Et il l’a fait, une heure plus tard.
Cua est aussi un homme de confiance. Quand il a fait une deuxième crevaison, un kilomètre après avoir réparé la première, il a promis au touriste québécois qu’il reviendrait le chercher, sur le chemin de campagne où il l’avait laissé. Et il l’a fait, une heure plus tard.
Cua est un gentilhomme. Il se contente de 35$ par jour pour vivre, et il est toujours souriant. Avec son attitude, Cua est un grand sage. Et on gagnerait tous à l’avoir comme chauffeur, comme le touriste québécois.