J‘ai les cheveux rasés. Pas au clipper, je les rase avec mon Mach 3, de Gillette . Comme tout le monde, je trouve qu’un set de lames c’est dispendieux. Mais la nature m’a pas donné ben ben le choix : à l’âge de 5 ans, je savais que, tôt ou tard, j’aurais plus de poils dans la face que sur le crâne.
Quand je suis parti en Asie, la première fois, j’ai pas traîné ma casquette des Red Sox. Comme c’est mon frère qui me l’avait donnée, je voulais pas qu’elle soit maganée par un voyage dans des conditions non-québécoises de chaleur. Deux jours après être arrivé à Bangkok, je me suis fait arnaquer par un vendeur sur Khao San Road, qui m’a vendu une casquette de Giants de San Francisco 4$ trop chère.
Je regrette pas de m’être fait avoir. Quelque part, j’aimais bien cette casquette et son look de champion, est. 2014. Au Myanmar, j’avais même résisté à la tentation de la laisser à un jeune birman de 7-8 ans, qui avait l’air de bien l’aimer. C’était pas pour faire mon Séraphin, oh non! C’est juste qu’en Birmanie, les casquettes sont aussi rares que les McDonald’s. Pis je voulais pas que le soleil prenne mon coco pour une plaque de cuisson !
Un an plus tard, après 2-3 passages dans le lave-vaisselle, mon couvre-chef de San Francisco avait mal à la vie. Avec cinq pays d’Asie et leurs chaleurs intenses derrière la cravate, même les lavages ne réussissaient pas à l’épurer de ses saletés. Dans le taxi vers le China Town de Bangkok, j’ai constaté qu’elle sentait quelque chose entre la crème sûre, la crème solaire et la crème de cuisson. Force était de constater qu’il était temps que je lui trouve un substitut.
Qu’est devenue la casquette des Giants? La rumeur veut qu’un jeune thaï l’aurait extirpé de la pouvelle où elle reposait afin d’y mettre le feu. Quelques minutes plus tard, l’agonie terminée, elle aurait rejoint le paradis des casquettes.