J’étais dans le Skytrain de Bangkok, 23h30. J’avais dû quitter le Saxophone, un jazz bar que j’aime beaucoup, car le transport en commun fermait à minuit. Et que j’avais pu une cenne dans les poches. C’est une chose que je déteste : planifier l’argent pour la dernière journée dans une ville. Avec les frais bancaires représentant environ 8$ par retrait, j’ai toujours essayé d’utiliser ma carte de plastique le moins souvent possible. Pour 8$, je peux manger une fois et demie dans une excellente place (ou boire trois-quatre Chang en provenance du dépanneur !).
Le BBB Inn a survécu à 2015
Richard était parti le matin même, après avoir dormi environ quatre heures sur le divan de ma chambre d’hôtel. Pour la première fois depuis 4 semaines, je me suis retrouvé seul et sans musique (on se rappelle qu’un gangster vietnamien est probablement en train d’écouter les albums des Talking Heads emmagasinés sur la carte SD de mon cellulaire).
Comment ça se passe, la vie sans cellulaire ? Pour être franc, la première journée, je tapochais toujours la poche droite de mes shorts pour voir si je l’avais oublié quelque part. Après une couple de jours, on se rend compte à quel point y’a beaucoup de monde, alentour et surtout dans le Skytrain, qui a la tête recroquevillée vers le lumineux appareil. Le pire, c’est que je faisais probablement pareil.
Sans musique, mais avec un livre, j’ai erré dans Bangkok toute la journée, à regarder, écouter, sentir (on se croirait dans un cours de RCR !). J’ai aussi mangé à ma faim avec un budget limité, car je voyais la pile de baht rapidement amincir dans mon portefeuille. Je suis même au cinéma (ils acceptaient ma carte de guichet et bonus, ici, on a un siège assigné comme dans un match sportif !).
J’étais dans le Skytrain de Bangkok, 23h50. La voix pré-enregistrée venait d’annoncer ma station. Pis moi, à la veille de mon départ et contrairement à l’an passsé, j’étais serein. Je savais que Bangkok et moi, on ne se disait qu’au revoir. Pour l’heure, Tokyo m’attendait !