C’est probablement le seul matin, depuis que j’ai quitté le Québec y’a 48 jours de ça, où je me serais levé trente minutes plus tard. J’imagine que mon état de fatigue était attribuable à mon passage de la veille dans un onsen, un genre de spa nordique mais japonais où les hommes doivent se baigner avec leur habit de monsieur tout nu (inquiétez vous pas, la pudeur japonaise a prévu le coup en séparant les hommes des femmes !). Et je suis allé dans un des seuls où ils acceptent les gentilhommes tatoués.
Il était donc 6h45 quand je me suis levé, les yeux encore un peu collants. Eh non, je n’allais pas au tuna auction du marché de poisson de Tokyo. C’était un des gros dilemme de mon voyage, car il aurait fallu que je me lève à 3h du matin (ce qui n’est pas un problème, dans mon cas) et que je prenne un taxi pour m’y rendre (ce qui, considérant un coût approximatif d’environ 100$, pouvait en devenir un !). En prenant tous les éléments dans la balance décisionnelle, et considérant que j’avais personne pour splitter le taxi, la décision est venue d’elle même.
À 6h45, donc je me suis levé et ai préparé mes affaires pour ma dernière grosse journée de voyage. Je suis parti avec mon parti sac à dos vide (que j’avais l’intention de remplir pendant la journée) et je me suis dirigé vers le marché de poisson (qui, soit dit en passant, fermera en 2017, jeux olympiques obligent).
En arrivant sur place, mon ventre criait famine. J’avais le goût de tout, sauf de manger des Muslix ou des rôties (mon expérience 2016 m’a rendu de plus en plus récalcitrant aux déjeuners traditionnels, ce qui sera une mauvaise chose au Canada, dans 2 jours). J’ai vite trouvé (lire 20 minutes de recherches japonaises) le restaurant de sushis que j’avais préalablement identifié comme étant l’un des meilleurs du Japon (merci, Google). Pis j’ai mangé le repas le plus coûteux de mon voyage (lire : 50$).
En terminant la bouteille de saké que la gentille préposée au service avait mis devant moi (je ne l’avais pas demandé, juré juré), j’ai vécu un de ces moments d’épiphanie culinaire qui m’arrivent presqe hebdomadairement depuis que je suis parti : je devais retourner à ce resto pour y dévorer d’autres poissons crus.
Après ma visite du fish market, j’ai encore dû chercher 20 minutes pour retrouver la place. Trente minutes plus tard, j’étais encore 50$ moins riche. Mais mon ventre était heureux que je n’aie pas dépensé ces yens dans le taxi !